peintures effacées. — Église ronde. — Rue remplie de moulins. — Sur la place de notre hôtel, un grand arbre au haut duquel sont placées des tables pour boire. — Nous retrouvons notre officier à la redingote blanche, qui a fait toilette et nous engage à voir un escalier en fonte. — Dîner : conversation sur les cours d’assises, Lacenaire. « Ces accusés affichent un cynisme de goût » ; on cite quelques bons mots ; j’en dis !
Le lendemain matin, seul. — Musée : les arbres se balançaient, le vent frémissait, jardin vert ; inscriptions grecques et latines de la grande pièce au rez-de-chaussée. Au bas de l’escalier, deux portiques. — C’est le Musée où j’ai le plus joui, j’étais seul, je commençais une série d’émotions qui s’annonçaient joyeuses : croquis de Karl Vernet ; marines de Joseph Vernet, le Mazeppa de Horace Vernet. Il faisait un calme exquis dans ce musée.
Boutique d’antiquités. — Poitrine du marchand de tableaux qui devait nous vendre des albums ; me rappelle le débraillé du père Du Sommerard.
Château des Papes. — La vieille femme, robe jaune, bonnet blanc, perruque noire, teint de parchemin flétri, yeux jeunes et singulièrement vifs. Ensemble frénétique et lugubre, une démarche tragique et emportée. — Elle traverse la caserne ; bruit dans les corridors et les escaliers. — La salle d’inquisition : cheminée en entonnoir, traces de feu ; trou par lequel on les jetait en hâte ; encore une odeur fétide. Sur un mur, une espèce de précipice, quatre grandes traces de sang. Tout est fort et formidable. — La bonne femme entremêlait ses récits de l’Inquisition à ceux de Jourdan