Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/104

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dans notre chambre, à l’européenne ; haricots excellents, adieux au pacha, nuit bonne.

Le lendemain mardi, départ ; le pacha nous salue de sa fenêtre. Il fait froid toute la journée et nous gardons nos cabans. Sur le bord de la mer nous retrouvons les chameaux à dattes ; l’homme rossé nous voyant venir de loin avait pris le large.

Edkou. — Pendant qu’on appelle le passager, nous chassons dans le marais ; Max et moi abattons à la fois cinq pies de mer, dont deux se perdent dans l’eau : c’est mon premier gibier tué.

Nous déjeunons de l’autre côté du passage, à l’abri contre le mur du télégraphe, avec la moitié de notre second poulet et les provisions de Hussein-Pacha. Il fait froid, la mer est forte, nous rencontrons moins de coquilles qu’avant-hier.

À une lieue environ d’Alexandrie, il passe à côté de nous, à droite, deux chameaux montés par un nègre et un Arabe ; ils sont sans charge, les cordes sont entre-croisées à la selle et pendent sur leurs hanches ; les hommes montés dessus se tiennent debout et les battent à grands coups de bâton de palmier en riant d’une voix rauque ; les chameaux trottinent comme des dindes. Ils ont passé vite. — Rire et air féroce, notes gutturales, acres, avec de grands coups de bras.

Avant de rentrer à Alexandrie, sur la gauche, sur une hauteur, un moulin tout seul.

Nous sommes restés à Alexandrie jusqu’au dimanche 25. Beaucoup de visites. Mal au ventre.

D’Alexandrie au Caire. — Dimanche matin 25, départ sur un bateau remorqué par un petit vapeur qui ne contient que la machine. Rives plates et mortes de la Mamuddieh ; sur le