Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

déchirées. — Nous traversons un petit bout de désert, campagne redevient cultivée.

Medinet el-Fayoum. — « Favorisca » pour le café. — Couvent. — Deux Allemands sans culottes et en redingotes humant le raki. — Boule d’un janissaire Saba-Rahil, petit homme vif, ressemblant un peu à Potier. — Consommation de petits verres, avec des dragées. — Le soir on cause de saint Antoine, Arius, saint Athanase ; les notables du pays viennent nous examiner. — Dans un divan, accrochés au mur : une vue de Quillebœuf, une de Graville, paysage aux environs de Rouen ; ces méchantes lithographies lui venaient de M. Drouettes.

Le soir, après le dîner, re-petits verres et cantiques de la Vierge à tue-tête.

Le jeune garçon de Saba-Rahil présentant les chibouks avec beaucoup de grâce. — Pour ses péchés, le padre lui ordonnait comme pénitence de balayer sa chambre avec sa langue.

Je passe la nuit à me gratter, et à entendre les chiens aboyer.

Le lendemain matin, promenade le long du Bahr-Yousouf. Nous regardons un homme jeter un épervier. — Mosquée en ruines dont on voit les arcades au bord de l’eau ; tas de décombres réduits en tas de poussière grise ; arbustes au bord de l’eau, c’est là l’ancienne Medinet. — Promenade dans les bazars. — Visites au frère du gouverneur de la ville, Mahmoud-Aga, et au gouverneur du Fayoum, Yousouf-effendi.

Départ pour le lac Mœris. — Couché à Abou-Gausch. — Hazir, vieux, estropié de la main, figure de polichinelle. — Pour dîner, un plat de