Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle reste sur un pied, lève l’autre, le genou faisant angle droit, et retombe dessus. Ce n’est plus de l’Égypte, c’est du nègre, de l’africain, du sauvage, c’est aussi emporté que l’autre est calme.

Autre pas : mettre le pied gauche à la place du droit, et le droit à la place du gauche, alternativement, très vite.

La couverture qui servait de tapis dans sa cahute faisait des plis, elle s’arrêtait de temps en temps pour la retirer.

Elle s’est mise nue, elle avait sur le ventre une ceinture de perles de couleurs, et son grand collier de piastres d’or lui descend… ; elle le passe par le bout dans sa ceinture de perles.

En dansant, précipités des hanches furieux et la figure toujours sérieuse. Une petite fille de deux ou trois ans, en qui le sang parlait, tâchait de l’imiter, et dansait d’elle-même, sans rien dire.

C’était sous une hutte en terre, à peine assez haute pour qu’une femme s’y tînt, dans un quartier hors de la ville, tout en ruines, et ruines à ras de terre. — Au milieu du silence, ces femmes en rouge et en or.

Sur le bord de la plage, un homme tenant des plumes d’autruches à la main, nous les propose à vendre.

Lundi 11 mars. — Le matin nous nous disposons à passer la cataracte et nous partons avec deux raïs spéciaux, et un pilote nubien (raïs Haçan) qui nous doit mener jusqu’à Wadi-Halfa.

Notre vieux pilote, ridé, à grand nez, courbé sur la barre et regardant au loin. — Des enfants, montés sur des troncs de palmiers, se jettent dans les tourbillons d’écume et disparaissent ; on voit la