Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/211

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enfoui qu’on a du mal à le trouver, le petit temple ; il est dévasté, et ne tient plus que par une colonne faite d’un tas de pierres brisées, ramassées. Sur les murs, représentations peintes d’Isis allaitant Horus. Les Isis d’Edfou, comme à Philæ, ont généralement le visage allongé par le bas, les joues bouffies, le nez pointu, tel est le style de visage des Bérénice et des Arsinoë dont on prétend que ces représentations sont les portraits.

Non loin du bord du Nil, magasin du Gouvernement, grands tas de blé ; pour monter jusqu’en haut, un homme marche sur des troncs de palmier jetés sur le talus du tas.

El-Cab. — Mercredi 24. — Dès le matin, partis pour les grottes. Plusieurs insignifiantes, mais dans deux, restes de peintures curieuses représentant des scènes de la vie rustique, une surtout au fond, trois dieux ou déesses dans une niche, les deux dieux ou déesses latéraux passent la main derrière la taille du dieu du milieu et ont l’air de le soutenir ; sur le panneau de droite, hommes et femmes agenouillés ou plutôt accroupis et respirant des lotus ; homme tuant un bœuf, la tête est retournée en bas, le bœuf est ouvert, on lui voit les côtes sanglantes ; roi et reine, mari et femme (demi-nature) assis sur des divans, la femme passant la main sur l’épaule de l’homme et de l’autre lui tenant l’avant-bras ; les pieds des meubles sont en jambes de lion. Les femmes étaient vêtues d’une manière de sarrau descendant jusqu’au mollet, très décolleté, et qui tenait aux épaules par deux larges bandes montantes, à la façon des tabliers d’hôpital.