Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/225

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pler. Combien de regards de bourgeois se sont levés là-dessus ! chacun a dit son petit mot et s’en est allé.

De retour à la cange vers 3 heures.

Vallée de Biban el-Molouk. — Le lendemain, jeudi 2 mai, parti à 6 heures du matin à cheval. On m’a donné une selle anglaise, j’ai mes grandes bottes et mon large pantalon de toile à la nizam, je jouis d’être à cheval. Visité le temple de Gournah et les tombeaux des rois à Biban el-Molouk. Pour aller à la vallée des Rois, le paysage est anthropophage : on monte lentement dans une large ravine, entre des montagnes pelées ; elles sont coupées à grands pans, les éclats de pierre roulent sous les pieds des chevaux, les étriers me brûlent les pieds.

Affaire du sheik à propos de nos estampages dans le petit tombeau de Gournah. — Trombe de sable. Ça se lève comme une colonne de fumée et ça tourne en vis comme un tire-bouchon, tout en montant en l’air ; bientôt l’horizon est complètement pris, on est obligé de s’envelopper tout à fait la tête, les chevaux en paraissent gênés.

Nous allons coucher dans la maison de France.

Maison de France. — L’escalier donne sur un quartier plein de décombres, au bout duquel se trouvent les maisons de filles. Nous avons deux pièces. Dans la première, il y a un chambranle de cheminée, Joseph s’y établit. — Abdulmineh (gardien de la maison) et les matelots sur une natte. — La petite chambre pour la photographie est à droite ; notre chambre à divan, à gauche, avec balcon donnant sur le Nil. — Vue des montagnes de la chaîne Libyque. — Visite au gouverneur