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NOTES DE VOYAGES.

hommes  ; jésuites  ; air établi du clergé  ; tête chevrotante d’un vieux. — Grands lits à paillasses de maïs de l’Hôtel, le garçon sentant l’eau athénienne. — Le lendemain, promenade dans Savone : églises dont je ne me souviens plus, italiennes, dorées  ; madones au coin des rues, enchâssées au milieu des cierges et des fleurs  ; pluie qui nous a forcés à rentrer.

Voltri. — Hommes jouant à la boule qui passe dans un anneau, ou plus loin, sur le rivage, dormant au soleil. — Bateaux échoués comme au temps d’Homère  ; on les tire à la mer sur des rouleaux. — Église : statue en argent de saint Charles Borromée, air idiot. Ce saint-là n’est pas fait pour être béni par les arts, s’il l’a été de ses contemporains. — Mine du vieux à barbe grise qui nous accompagnait. — Pont à angle sur le torrent, escarpé et pierreux pour le pas des cavaliers.

De Voltri à Gênes on ne quitte pas les maisons, tout annonce une grande ville. Bientôt la rade apparaît et l’on voit la belle cité assise au pied de sa montagne. Le phare de la Lanterne, comme un minaret, donne à l’ensemble quelque chose d’oriental, et l’on pense à Constantinople. — Jardin Durazzo, que la rue traverse, tout rempli de roses  ; au haut d’un mur, colonnes de pierre autour desquelles elles sont enlacées. — Grande place. — Rue qui descend. — Palais. — Galeries couvertes de l’ancien port. — Nouvelle enceinte avec promenade dessus. — Le soir, même rencontre du bourgeois de Gênes, qui nous promène et nous raconte, sur la place de l’Annonciata, l’histoire d’un Lomellini et de sa femme, faits prisonniers dans l’île de Tabarka. Je ne m’en sou-