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Antonini. — Le pharmacien du régiment. — Longue sieste chez M. Monnier.

Djebel-Feir. — Lundi 17, à midi, nous sommes forcés d’amarrer en face ; c’est là qu’est situé le couvent copte. Cette fois, c’est bien pâle : deux ou trois moines seulement viennent nous demander batchis à la nage ; ils ont, comme la première fois, la mine de gredins, mais notre grotesque n’est plus là !

Village de Garara. — Mercredi 19. — Avec le santon de Sheik-Ambarek. L’intérieur du santon est couvert, par terre, de nattes usées ; une cange est pendue en ex-voto au plafond, à l’aide d’un fil, et une autre plus petite de même.

Je suis resté longtemps assis sur le seuil du santon, le dos tourné vers le village adossé au pied de la montagne blanche.

Fechn. — Jeudi 20. — À quelque distance du fleuve est le village. Santon de Sheik-Schesnerdé, grands arbres à l’entour, bruit régulier de grosse caisse et de cymbales ; deux hommes dansaient ou plutôt s’inclinaient de droite et de gauche, l’un devant l’autre, en faisant des mines avec leur milayah : ça tenait le milieu entre le danseur et le derviche, et c’était en somme assez pitoyable.

La ville n’a rien de particulier.

Vendredi 21, temps exécrable.

Benisouef. — Samedi 22. — Arrivés à 9 heures du matin.

À 8 heures du matin, comme nous venons de nous lever, arrivée à bord d’un petit santon tout nu, ruisselant d’eau, et qui nous embrasse avec effusion : 10 piastres.

À Benisouef, achats. — Capitaine aimable chez