Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/290

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— Campagne plate, avec de doux et larges mouvements (çà et là un carré de sésame, en approchant de Ramleh), ton général blond quoique très cru. Le ciel est excessivement bleu et sec, sans nuages ; à l’horizon, fond laiteux des montagnes. Nous rencontrons quelques voyageurs, les femmes (une petite noire, un peu bouffie) voyagent à visage découvert.

Ramleh au fond de la plaine plate, au pied des montagnes. — Plaine unie ; on aperçoit la ville en descendant d’une espèce de mouvement de terrain en dos d’âne. — Quelques oliviers, rien n’est plus Palestine et Terre-Sainte. — Singulière transparence des couleurs : la route, en sable, est vermeille, textuellement, et toute la plaine grise, illuminée d’une teinte d’or très pâle. — Cimetière avant d’arriver à Ramleh : larges tombes carrées en maçonnerie ; Max fait marcher son cheval dessus.

Ramleh. — Rue déserte, dômes, quelques palmiers maigres entre eux, le ciel bleuissant de la nuit au milieu de tout ça, passant sur les arbres et entre les maisons démantelées. — Les constructions sont en grosses pierres, anciennes destinations militaires. — Nous passons sous une voûte ogivale, où un cheval est attaché ; la ville me paraît aux trois quarts inhabitée. Nous campons en aval de la ville, sous des oliviers.

À cause des moustiques, des chevaux et de l’idée que je dois voir Jérusalem le jour suivant, nuit blanche.

Le matin jeudi 8, promenade au jour levant dans Ramleh : rien que nous n’ayons vu la veille, c’est grand, vide et sale. — Jeune homme boiteux qui