Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/386

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Pachalik de Beyrout et le sheik de Beyrout. Le premier, gros et blanc, beau jeune homme, couvert d’une demi-pelisse doublée de mouton, lorgnette, chaîne d’or, gilet de soie, habillé à l’européenne, portait ses souliers en savates, à la turque ; le second, homme maigre, à long nez, à barbe noire, turban et ceinture verte, ensemble déplaisant. — Le capitaine, italien, comme tout son équipage, parlant le turc, pas de barbe sauf une petite moustache. « La pipa di sua esselenza ». — Le lieutenant, grand, bossu. — Un petit Turc, espèce de bardache à peau blanche et à cheveux noirs, coiffé d’un bonnet grec de Mlle Bernier.

Avant de partir, il est venu s’asseoir à côté du gouvernail une grande jeune femme noire et maigre, à la taille brisée, à la face pâle, bracelets en fils de jaseron en or, dans le sens de la largeur du bras, et réunis par un fermoir commun, le bracelet large d’environ trois pouces et faisant gant ; œil profond et prodigieusement noir ; à côté d’elle, une vieille et grosse femme, profil à la Georges, choses superbes dans le bas du visage, pleines et riches comme dans le buste de Vitellius, air triste. Elles étaient en deuil. Un jeune homme, vêtu à la grecque et en deuil aussi, leur a tenu compagnie quelque temps sur le pont, puis est parti quand le navire a levé ses ancres. Avec elles, deux négresses vêtues de robes jaunes ; l’une avait en outre une veste rouge, figure tout à fait animale, teton ballottant dans son corsage, se tenant appuyée debout, les mains écartées sur le bastingage du navire. — L’enfant du Mâlim, petite fille de 3 à 4 ans, les sourcils joints par de la peinture.