Musée : deux Rubens, un symbolique, l’autre l’Adoration des mages. Homme de face, debout, les poings sur les hanches ; cheval qui se cabre, le manteau du mage qui s’avance. — Mosaïque antique représentant des courses de char : mouvement des chevaux. — Momies : une découverte et assez conservée pour qu’on puisse la reconnaître.
Bains. — Lyon : ville noire, pluvieuse, sale ; vie renfermée et peu extérieure, grandes maisons hautes. — À l’embranchement des deux fleuves. — Le Rhône bouillonne et court d’une façon effrénée ; c’est là le fleuve d’Annibal et de Marius, il a quelque chose d’antique et de barbare. — Il roulait de la terre et était jaune comme un torrent.
Fourvières. — Montée tournante sur un pavé de pierres pointues. — Une procession nous suivait. — Restes d’aqueduc romain. — Cabaret. — Chapelle toute remplie d’ex-voto en cire blanche représentant les différents membres guéris par la Vierge. Les ornements et les gravures enluminées respirent un paganisme dont je ne m’étais pas douté ; on sent qu’il n’a pas abandonné les races méridionales (ici il a remonté le Rhône) et qu’il sort du sol même par des émanations mystérieuses.
L’observatoire. — Descente par des escaliers. — Chic triste des maisons. — De temps à autre le bruit d’un métier de tisserand, dont la navette claquait. — En allant nous avions vu M. de Bonald marchant sur sa terrasse, tout en rouge, grand, maigre, l’allure raide et campée.
Départ de Lyon à 4 heures du matin. — Petit