Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/176

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sans rideaux, sans meubles, et sans feu (sans feu !!!), où il y a des gens qui chopent dans le corridor et des chiens qui aboient.

À 11 heures moins le quart, un garçon boiteux nous apporte deux poulets résistants et une bouteille d’affreux vin sucré, mousseux.

François couche dans l’escalier, Maxime par terre et moi dans une couche (il faut que je m’y habitue, on me l’a redonnée) où je suis à la fois étouffé et brisé ; mais que j’y ai bien dormi !

Le lendemain, à 7 heures, nous déménageons. — Hôtel aux Quatre Nations, gargote infâme. — Le jeune Christo, charmant petit domestique à moustache naissante, qui fait toute la besogne.

Patras, ville neuve. — La saleté du Grec dans toute son épaisseur ; il n’y a pas eu moyen de prendre un bain turc. Plus de bains turcs ! plus de voyage ! tout a une fin. Que l’homme est bête !

Aujourd’hui samedi, anniversaire de la naissance de Maxime, beau temps. — Nos pelisses sur le balcon, au soleil. — François a nettoyé nos deux selles. — On ne démange pas dans la salle voisine ; dans l’étage au-dessus on ne dé-marche pas.

C’est mardi que nous devons partir pour Brindisi. Autre pays ! autres journées.

Patras, samedi 8 février, 3 heures un quart.