Page:Flaubert - Salammbô.djvu/425

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l’on sût si c’était en faveur de Spendius qu’il parlait ou contre lui (*)· Les hommes, soldats ou capitaines, qui périrent de la sorte

(*) Page 82, § 4. Quelques-uns montaient à ses côtés… ils étaient immédiatement lapidés, etc.
furent nombreux. Un seul mot était compris de tous : frappe ! tant le geste leur était habituel (*). Mais c’est surtout après le repas
(*) Page 83, ligne 9. Le mot « frappe », différent dans chaque langue, était compris de tous.
que leur fureur était terrible (*) ; à peine le mot fatal, frappe,
(*) Page 83, ligne 3. Ils devenaient terribles après le repas…
avait-il été dit, les meurtriers surgissaient de toute part, et avec une telle rapidité, que leur victime ne pouvait échapper à leurs coups. Finalement, nul ne se risqua à prendre part aux délibérations ; Mathos et Spendius furent nommés généraux (*).
(*) Page 116, § 4. et passim.

LXX. Dans l’anarchie et le tumulte universels, Giscon comprit toute la gravité du danger que courait la République ; et comme l’intérêt de Carthage passait, à ses yeux, avant tout, il ne désespéra pas de son œuvre : il continua à lutter contre la tempête (*) ;

(*) Page 83, § 3. Giscon savait bien que la Patrie l’abandonnait, etc.
tantôt c’est aux capitaines qu’il s’adressait, et tantôt il réunissait les hommes de chaque tribu et les exhortait au devoir. Un jour même que les Libyens réclamaient impétueusement leur argent, « demandez-le à Mathos », répondit Giscon pour les braver (*).
(*) Page 84. § 1. Comme ils criaient : « L’argent, l’argent », Giscon à la fin répondit : « Que votre général vous en donne ! »

À ces mots, leur fureur ne connut plus de bornes : ils se jetèrent sur l’argent (*) et arrêtèrent Giscon et sa suite(*).

(*) Page 84, § 1. Ils brisèrent la caisse de sycomore…
(*) Page 84, § 3. Giscon écarta les bras. Avec un nœud coulant, etc.

Mathos et Spendius, espérant que la guerre allait éclater enfin, si les Barbares se portaient à des actes réprouvés par le droit des gens, se mirent à les exciter encore, et non contents d’avoir pillé l’argent, les Barbares saccagèrent tous les bagages des Car-