Aller au contenu

Page:Flaugergues - H. de Latouche, 1853.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

isolée, le site un peu sauvage. Voici ce que dit le poète des environs de cette propriété :


Mon village est assis sur un plateau stérile,
Ceint de grands châtaigniers, de brandes et de fleurs ;
Des steppes de l’Ukraine on dirait les couleurs.
J’irai : je veux rêver, quand la prière tinte.
Dans les larges chemins qui bordent son enceinte.
Ces vieux sentiers gaulois, d’ajoncs d’or étoilés,
Étonnent par l’ampleur de leurs flancs isolés.
Sans vestiges humains, l’herbe épineuse et drue,
À peine est entamée au soc de la charrue.
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Là, quand la perdrix rouge, à ses douces clameurs,
Aura su rallier tous ses enfants dormeurs,
Sur vos fronts, dans la nue, encore au-dessus d’elle,
Il passera, le soir, un frémissement d’aile :
Ce sont les bataillons des oiseaux pèlerins,
Voyageurs, comme nous, dans des airs plus sereins !


M. de Latouche peint ainsi souvent sa contrée natale, toujours en traits caractéristiques, et avec une merveilleuse fraîcheur de coloris ; il l’a bien poétisée sans la défigurer. C’est là, dans ce domaine d’Archis, qu’il passa les huit premières années de sa vie, entre sa famille et celle qui, disait-il, en avait été comme le complé-