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Page:Flaugergues - H. de Latouche, 1853.djvu/6

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ment en lui donnant des frères d’adoption. Nous aimons à citer les paroles du poëte à qui nous avons entendu raconter avec animation, à soixante ans, ses courses avec ses frères de lait, à travers les sentes fleuries, et les aventures de son enfance libre et heureuse. Mais toutes ces images, vivantes encore dans sa mémoire, étaient dominées par celle de sa mère. Il la dépeignait si vivement, qu’à l’entendre on croyait l’avoir connue, sa mère, et se souvenir avec lui. Par une illusion de sa tendresse, sans doute, il lui semblait retrouver quelques-uns des traits de cette mère si aimée dans ceux des personnes qu’il chérissait le plus. Il appelait toujours de ce nom de mère l’amie qui lui donnait des soins dans ses moments de souffrance. Voici des vers dictés pendant sa dernière maladie :

Tu me rends mes premiers, mes deux plus saints amours,
Ô mon Dieu ! Le vieillard qu’une lointaine aurore
Vit bercer dans les plis du drapeau tricolore,