Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/100

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l’endurance au travail et du mépris de la mort, nos lois sont fort bien établies. 147 J’invite ceux qui tomberont sur cet écrit à le lire sans jalousie. Ce n’est point un panégyrique de nous-mêmes que j’ai entrepris d’écrire, mais après les accusations nombreuses et fausses dirigées contre nous, la plus juste apologie, à mon avis est celle qui se tire des lois que nous continuons à observer. 148 D’autant plus qu’Apollonios n’a pas réuni ses griefs en un faisceau comme Apion ; mais les a semés çà et là, tantôt nous injuriant comme athées et misanthropes, tantôt nous reprochant la lâcheté, et, au contraire, à d’autres endroits, nous accusant d’être téméraires et forcenés. Il dit aussi que nous sommes les plus mal doués des barbares et que pour cette raison nous sommes les seuls à n’avoir apporté pour notre part aucune invention utile à la civilisation. 149 Toutes ces accusations seront, je pense, clairement réfutées s’il apparaît que c’est le contraire que nous prescrivent nos lois et que nous observons rigoureusement. 150 Si donc j’ai été obligé de mentionner les lois contraires, en vigueur chez d’autres peuples, il est juste que la faute en retombe sur ceux qui veulent montrer par comparaison l’infériorité des nôtres. Ces éclaircissements leur interdiront je pense, de prétendre ou que nous n’avons pas ces lois dont je vais citer les principales, ou que nous ne sommes pas, parmi tous les peuples, le plus attaché à ses lois.


XV

Moïse est le plus ancien des législateurs connus.


151 Reprenant donc d’un peu plus haut, je dirai d’abord que, comparés aux hommes dont la vie est affranchie de lois et de règles, ceux qui, soucieux de l’ordre et d’une loi commune en ont donné