Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avoir montré suffisamment, je pense, que la relation des choses antiques est un usage traditionnel chez les Barbares plutôt que chez les Grecs, je vais dire d’abord quelques mots contre les gens qui essaient de prouver la date récente de notre établissement par ce fait qu’aucune mention de nous, suivant eux, ne se trouve dans les historiens grecs ; [59]. ensuite je fournirai des témoignages en faveur de notre antiquité tirés des écrits d’autres peuples, et enfin je montrerai que les diffamateurs de notre race sont tout à fait absurdes dans leurs diffamations.


XII

Les historiens grecs ne mentionnent pas les Juifs parce qu’ils ne les connaissaient pas.


[60] Or donc, nous n’habitons pas un pays maritime27, nous ne nous plaisons pas au commerce, ni à la fréquentation des étrangers qui en résulte. Nos villes sont bâties loin de la mer, et, comme nous habitons un pays fertile, nous le cultivons avec ardeur, mettant surtout notre amour-propre à élever nos enfants, et faisant de l’observation des lois et des pratiques pieuses, qui nous ont été transmises conformément à ces lois, l’œuvre la plus nécessaire de toute la vie. [61]. Si l’on ajoute à ces raisons la particularité de notre genre d’existence, rien dans les temps anciens ne nous mettait en relations avec les Grecs, comme les Égyptiens, qui exportaient chez eux des produits et importaient les leurs, ou comme les habitants de la côte phénicienne qui s’adonnaient avec ardeur au petit et au grand commerce par amour du gain28. [62]. D’autre part, nos ancêtres ne se livrèrent pas non plus à la piraterie comme d’autres, ou à la guerre par le désir de s’agrandir, quoique le pays possédât des dizaines de milliers d’hommes qui ne manquaient point d’audace. [63]. Voilà pourquoi les Phéniciens, qui sur leurs vaisseaux venaient trafiquer en Grèce, furent de bonne heure