Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/58

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et sur le roi la colère des dieux si on les forçait à se laisser contempler ; et, voyant des alliés dans l’avenir se joindre aux impurs et établir leur domination en Égypte pendant treize ans, il n’osa pas annoncer lui-même ces calamités au roi, mais il laissa le tout par écrit et se tua. Le roi tomba dans le découragement. [237]. Ensuite Manéthôs s’exprime ainsi textuellement  : « Les hommes enfermés dans les carrières souffraient depuis assez longtemps, lorsque le roi, supplié par eux de leur accorder un séjour et un abri, consentit à leur céder l’ancienne ville des Pasteurs, Avaris, alors abandonnée. [238]. Cette ville, d’après la tradition théologique, est consacrée depuis l’origine à Typhon148. Ils y allèrent et, faisant de ce lieu la base d’opération d’une révolte, ils prirent pour chef un des prêtres d’Héliopolis nommé Osarseph149 et lui jurèrent d’obéir à tous ses ordres. [239]. Il leur prescrivit pour première loi de ne point adorer de dieux150, de ne s’abstenir de la chair d’aucun des animaux que la loi divine rend le plus sacrés en Égypte151, de les immoler tous, de les consommer et de ne s’unir qu’à des hommes liés par le même serment. [240]. Après avoir édicté ces lois et un très grand nombre d’autres, en contradiction absolue avec les coutumes égyptiennes, il fit réparer par une multitude d’ouvriers les murailles de la ville et ordonna de se préparer à la guerre contre le roi Aménophis. [241]. Lui-même s’associa quelques-uns des autres prêtres contaminés comme lui, envoya une ambassade vers les Pasteurs chassés par Tethmôsis, dans la ville nommée Jérusalem, et, leur exposant sa situation et celle de ses compagnons outragés comme lui, il les invita à se joindre à eux pour marcher tous ensemble sur l’Égypte. [242]. Il leur promit de les conduire d’abord à Avaris, patrie de leurs ancêtres, et de fournir sans compter le nécessaire à leur multitude, puis de combattre pour eux, le moment venu, et de leur soumettre facilement le pays. [243]. Les Pasteurs, au comble de la joie, s’empressèrent de se mettre en marche tous ensemble au nombre de deux cent mille hommes environ et peu après arrivèrent à Ava-