Page:Fleischmann - Le Rival de Sherlock Holmes.djvu/35

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— Comment pouvez-vous dire qu’ils craignent un vol, les membres du Standard Trust ?

— Pourquoi ne craindraient-ils pas un vol ?

— Pour ceci : ce trust est composé de cinq rois, celui de l’or, celui de l’acier, celui des bœufs, celui des transatlantiques et enfin de Sam Harrisson dont la royauté s’étend sur cent quatre-vingt-douze lignes de chemins de fer de l’Union. Ce trust exige de ses membres qu’ils soient au moins trois fois milliardaires. Or, quand on est milliardaire, on ne craint pas le vol, fut-il d’un million. Donc, il ne s’agit pas de vol, car aujourd’hui, malgré tous les progrès modernes, malgré les automobiles et les aéroplanes armés pour le pôle[1], les voleurs ne volent pas un million.

— Alors que craignent-ils ?

— Quelque chose qui vaille plus que l’or.

— L’honneur ?

— On ne vole pas l’honneur d’un milliardaire. Ces gens-là craignent tout simplement pour leur vie.

Une fois encore l’impitoyable logique, la rigoureuse méthode de William Hopkins me confondait et triomphait de moi. Ce que cette lettre

  1. Lire l’Incendie du Pôle, Aventures d’un aéroplane au Pôle Sud, par le même auteur.