Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/104

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l’aurait pendant longtemps mis en garde contre l’ascendant des femmes.

Le duc de Reichstadt était leste et adroit dans les exercices du corps. Il montait bien à cheval, et avec beaucoup de grâce. Sa figure avait quelque chose de doux, de sérieux, de mélancolique, et quelquefois un regard perçant et dur qui rappelait celui de son père, quand il était irrité. Son éducation, la position bizarre qu’il occupait, l’avaient forcé de bonne heure à user de dissimulation. Aussi cette disposition de son esprit était un trait marquant de son caractère. On l’a accusé d’être faux et menteur. Cette accusation ne me paraît pas avoir été fondée ; mais son extrême réserve, une prudence au-dessus de son âge, l’empêchèrent d’être jamais entraîné plus loin qu’il ne voulait. Enfin ses manières, quelquefois caressantes, et la séduction qu’il exerçait quand il voulait s’en donner la peine, ont pu autoriser, jusqu’à un certain point, cette injuste accusation de la part de ses ennemis.

Pour donner une idée de la réserve et de la prudence qui ne l’abandonnaient jamais, je raconterai le fait suivant : — Un de mes aides de camp, le baron de la Rue, qui m’avait accompagné à Vienne, était au moment de retourner à Paris. Le duc de Reichstadt l’avait rencontré souvent dans le monde et fort bien traité. Lorsque M. de la