Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/212

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rêveur ; doué des plus heureuses qualités, bon et jovial, il prenait part aux plaisirs de son âge. Privé de tout talent pour la musique, il ne s’en occupait pas.

« Une fièvre d’imagination, délirante et contenue, précéda, provoqua la fièvre qui le tua ! Pour lui plus de repos ! Depuis deux ans, les yeux tournés vers la France, il ne songea plus qu’à se livrer aux exercices militaires. Sa voix jeune et grêle s’est brisée par les cris de commandement qu’il répétait dans une atmosphère de dix-huit degrés de froid. En un mot, quand à tant de nuits d’insomnies, à une crue tardive et immense, à tant d’agitations physiques et morales, se sont unies de navrantes déceptions... »

La Société tout entière de Vienne et que le duc de Reichstadt aimait à fréquenter peut rendre compte de la valeur de ce récit. Le duc aimait le service militaire et il se serait livré à tous ses détails, si des soins pour sa santé n’eussent mis un frein à son ardeur. Jamais le duc n’a été dans le cas de commander la troupe sous l’influence de dix-huit degrés de froid. Abstraction faite qu’une température aussi basse est très rare à Vienne, jamais les exercices n’ont lieu durant les froids des hivers, même les plus doux.