Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cette discrétion n’a pas été gardée par Prokesch dans ses notes intimes. Là, en toutes lettres, il a écrit le nom de la dame : la comtesse Naudine Caroly, née princesse Kaunitz[1]. Le nom de Kaunitz n’a pas de quoi surprendre dans l’occurrence. On connaît les tours badins auxquels se livrait, à cette époque, un autre Kaunitz, à Vienne.

Dans l’aventure de Mlle Pèche on trouvait pour intermédiaire Gustave de Neipperg. Dans celle-ci l’entremetteur est de plus haut rang : le comte Maurice Esterhazy, secrétaire d’ambassade, et au surplus « jeune homme plein de connaissances et de talents de société[2] ». Ces talents on voit jusqu’où il les poussait. La comtesse Caroly n’eut pas plus de succès que Mlle Pèche auprès du duc. Non qu’il demeurât insensible aux grâces qu’elle lui étala, au contraire : « Le duc s’était mis dans la tête mille idées romanesques à son sujet. » Prokesch intervint, montra les dangers possibles de cette liaison qui le pouvait faire « descendre jusqu’à la médiocrité, cette rouille de l’existence ». Et, annotant de sa main, plus tard, le livre de Montbel, il ajoutera : « Après avoir fleureté quelque temps avec elle, le duc de Reichstadt renonça bien vite à cette liaison médiocre[3]. »

  1. Henri Welschinger, Le Duc de Reichstadt... ; déjà cit., Le Correspondant, n° 1054, 25 août 1906, p. 682.
  2. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 78.
  3. Henri Welschinger, Le Duc de Reichstadt... ; déjà cit., Le Correspondant ; n° 1054, 25 août 1906, p. 682.