Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/230

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Il dit qu’elle se borna « à des badinages dans les bals ». Croyons-le sur parole.

Cependant, à lire la suite de son récit, on peut se montrer moins confiant. Citons le texte :


Il me raconta un jour que la nuit précédente, lui et le comte Maurice Esterhazy, dont la société enjouée le distrayait, s’étaient rendus masqués au bal de la Redoute, et que là ils avaient suivi la comtesse *** jusqu’à sa demeure, où ils avaient trouvé une nombreuse société également en train de danser ; que les deux masques, connus seulement de la maîtresse de la maison, étaient demeurés pour tous les invités une énigme indéchiffrable. Le duc ne s’était pas dissimulé qu’il avait commis un acte d’étourderie ; mais il n’avait pu résister à l’attrait de faire quelque chose qu’à la cour on le crut incapable d’oser et d’exécuter. Heureusement rien ne transpira de cette affaire, ainsi que j’ai pu m’en convaincre plus tard, bien qu’alors cela me parut impossible[1].


Ainsi, ne peut-on pas supposer que s’échappant une fois pour le bal, le duc ne se soit échappé une autre fois pour l’amour ? Et, cette fois-là, en a-t-il fait la confidence à Prokesch ? Pareille hypothèse

  1. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., pp. 90, 91.