Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/231

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doit être hasardée, ne serait-ce que pour prouver à quel point il est difficile de mener à solution complète pareille enquête.

Prokesch, cependant, n’est point le seul à avoir été mêlé aux intrigues amoureuses dont le fils de l’Empereur était l’objet. Par le maréchal de Castellane nous est parvenu l’écho de certaines confidences du gouverneur du duc, le comte de Dietrichstein. On sait, et déjà nous l’avons fait remarquer, avec quelle prudence doivent être accueillis les dires de Dietrichstein. L’affaire Camerata a montré à quel point, – en le supposant sincère avec Barthélemy, – il exagérait son influence sur le duc. Il déclarait notamment que le prince se hâtait de lui remettre toutes les lettres qui lui parvenaient directement. C’était un soin dont certains correspondants déchargeaient le destinataire, en écrivant directement au comte. Ainsi une dame de la cour, polonaise et chanoinesse, « fort jolie », dit-on, adressait à Dietrichstein une missive enflammée et spirituelle relative au duc « auquel, déclarait-elle, la nature semblait avoir empreint l’aristocratie du génie ». C’est pourquoi il lui apparaissait comme « un héros de roman », mais aussi, comme « un aigle élevé dans un poulailler ». Rien d’étrange à cela : « Au reste, on ne comprend pas les aigles dans le pays où vous êtes. » Le tout était saupoudré d’ironie et flambait