Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/240

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1814. Elle redouble et dresse de retentissants réquisitoires contre lui, dès le jour où on apprend le piège où il a entraîné le Roi de Rome. À ces accusations, Barthélemy a, le premier, fourni le texte.

En 1824, l’infant don Miguel, après avoir tenté de détrôner son père, s’était réfugié à Vienne. La cour autrichienne lui avait accordé le sûr refuge de l’exil, en attendant de lui faciliter l’accès du trône contre lequel il avait levé les drapeaux insurrectionnels. De la vie qu’il menait à l’époque de son bannissement, Barthélemy traçait, dans les notes du Fils de l’Homme, cet édifiant tableau :

Traité à la cour de François comme un homme sans mœurs, dégoûtant de débauche, il avait vu les portes du palais impérial se fermer pour lui, et dès lors le frère de l’Empereur don Pedre ne fut plus qu’un coureur de filles et un pilier d’estaminets. Pour ne pas déroger tout à fait, il s’était formé pourtant une espèce de cour, où toutes les nymphes de Vienne venaient ensemble ou tour à tour réveiller les désirs du jeune sultant, et le distraire par des orgies scandaleuses. Là, chaque jour, la pipe allemande ou le cigarito portugais à la bouche, l’assassin de Moneira, jurant caraco, distribuant des arrêts à coups de cravache ou même à coups de poings, s’instruisait, en gouvernant son petit sérail, à l’art de décimer un royaume. Quelquefois, pour varier ses plaisirs, il prenait ses premières leçons d’équitation sur un grand lévrier allemand, qui, mieux appris que les