Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/274

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Le 4 novembre 1824, l’Empereur d’Autriche a marié son fils François-Charles-Joseph, né le 7 décembre 1802, à Frédérique-Sophie-Dorothée Wilhelmine, née le 27 janvier 1805, fille de Maximilien-Joseph, roi de Bavière. De ce mariage naît, le 18 août 1830, Charles-François-Joseph, monté au trône d’Autriche le 2 décembre 1848, en vertu de l’acte d’abdication de son oncle Ferdinand Ier, et de l’acte de renonciation de son père François-Charles-Joseph. C’est l’Empereur d’Autriche qui règne aujourd’hui.

Dès le jour de son mariage, l’archiduchesse Frédérique-Sophie est venue habiter Schoënbrunn. Dans ce palais-cloître, sans joie et sans rires, cette jeune femme de dix-neuf ans s’est enfermée, près d’un mari taciturne, morne, sans volonté, au point qu’on dira, plus tard, que, dans le ménage « c’est elle qui porte les bretelles[1] ». Dans le présent c’est là sa vie. Fraîcheur, grâce, jeunesse, tout ce qui est d’elle sera enfoui dans ce sépulcre où suintent l’ennui et la tristesse, où règne le silence. Ce qu’est l’Empereur pour ses femmes à lui, il l’est pour les femmes de ses fils. Sur elles, comme sur eux, pèse la même contrainte.

  1. Article d’Alexandre Weill, cit. par Guy de l’Hérault, Histoire de Napoléon II... ; déjà cit., p. 392.