Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/311

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une nouvelle dédicace auprès d’un prince que des affections plus intimes attachent plus particulièrement à notre héros. Cette idée nous obséda quelque temps, et finit par nous entraîner : tandis que l’un de nous allait sur le sol natal, rétablir une santé usée par les veilles[1], l’autre quittait Paris pour se rendre à Vienne, dans l’espoir de parvenir jusqu’au jeune duc de Reichstadt, et lui offrir un exemplaire de Napoléon en Égypte.|90}}

Cette entreprise, purement littéraire et tout à fait inoffensive, n’a pu obtenir aucun résultat ; il fallut reculer devant des obstacles politiques, et le poète voyageur est revenu dans sa patrie sans avoir recueilli le fruit de sa course aventureuse.

C’est le récit de ce voyage, ou plutôt l’histoire de nos impressions que nous donnons aujourd’hui au public. Quoique séparés momentanément, la distance même des lieux n’a pu désunir notre fraternité littéraire : l’idée principale, le plan et les détails de cet ouvrage ont été conçus et arrêtés au moyen d’une correspondance très active, de la même manière que deux joueurs d’échecs pourraient très bien combiner et diriger leur partie, quoique placés à de grandes distances l’un de l’autre.

Mais ce qui a pu suffire à un ouvrage de courte haleine, présenterait trop d’obstacles s’il fallait longtemps poursuivre ce mode de composition. Réunis incessamment, nous devons mettre la dernière main aux Douze journées

  1. C’est-à-dire Méry, qui alla se reposer à Marseille. ─ Méry, né à Marseille, en 1797, mourut à Paris le 16 juin 1866. Barthélemy mourut à Marseille, un peu plus d’un an plus tard, le 23 août 1867. Il y était né en 1796. Pour des raisons, qui sont demeurées obscures, ils rompirent toute collaboration en 1859.