Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/32

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est-ce là la mère ? La mère ! c’est par elle que l’enfant se pénètre dès ses premiers jours de la tendresse qui ouatera ses peines puériles, c’est elle qui forme le fonds de sa sensibilité, l’imprègne de ce qui le doit rendre perméable à la sensation directe et intime ; c’est elle qui, dans cette chair arrachée de sa chair, rétablit le courant de l’émotion et le relie par elle à la race dont il est né. La mère sous-traite, dérobée à cette fonction naturelle, qui la remplacera ? Ce n’est assurément point la vertu et l’austérité de Mme de Montesquiou qui occupe là dignement, noblement, sa charge, charge extérieure et matérielle, sans rien de plus. À l’enfant qui grandit elle enseignera ce qui fait l’homme, l’honneur, la droiture, la probité, elle lui inculquera les idées inhérentes à sa fonction sociale, à son rôle princier, mais le reste ? Ce reste appartient à la mère, et où la mère ?

S’occuper de l’enfant, assurément, ce n’est point là son rôle. L’Empereur a épousé un « Ventre ». Dès l’instant où la fonction est accomplie, l’espoir réalisé, l’Impératrice redevient la souveraine. Elle reprend la seconde partie de son rôle : celui de présider à la dignité du palais impérial où elle règne,