Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/31

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à l’acclamation populaire, aux chants des poètes, à la joie agenouillée des royautés feudataires de l’Empire, aux batteries d’allégresse tirées dans les solennelles tenues des loges maçonniques, ce ne sera point le petit-fils d’un hobereau corse, mais bien l’Enfant de France, le fils d’un empereur français, tenant tout du peuple français, et soumis, avec sa cour, au mode de la vie française.

Dès son premier jour, l’enfant sera enfermé dans les règles de l’Étiquette de sa Maison, car il a une Maison aux appointements de 157.860 frs[1]. Il recevra soins et honneurs de dignitaires ayant prêté serment, et peu importe que ces dignitaires soient des femmes : elles ont été, hors la famille, choisies pour une fonction, une charge. Elles l’exécutent, la gouvernante pour 40.000 frs par an ; les sous-gouvernantes pour 12.000 frs, et ainsi de suite, jusqu’aux berceuses à 2.400 frs[2]. C’est un personnel, ce n’est point une famille. La gouvernante a beau être un modèle de sage fermeté, de noble vertu, être Montesquiou, ce qui n’est rien, mais honorée de la confiance de l’Empereur, ce qui est tout, être pleine d’affection, de soins et d’attentions[3],

  1. Alph. Maze-Sensier, Les Fournisseurs de Napoléon et des deux Impératrices, d’après des documents inédits ; Paris, 1893, in-8°, p. 351.
  2. Alph. Maze-Sensier, Les Fournisseurs de Napoléon,... ; déjà cit., p. 351.
  3. Émile Dard, Le Duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 268.