Aller au contenu

Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/322

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et peut-être aujourd’hui, méthodique assassin,
Le cancer politique est déjà dans ton sein.
Mais non ; mon âme, en vain de terreurs obsédée,
Repousse en frissonnant une infernale idée ;
J’aime mieux accuser l’étude aux longues nuits,
Des souvenirs amers ou de vagues ennuis.
Comme une jeune plante à la tige légère,
Que poussa l’ouragan sur la terre étrangère,
Loin du sol paternel languit, et ne produit
Que des fleurs sans parfum et des boutons sans fruit ;
Sans doute l’orphelin que la grande tempête
Emporta vers le nord dans son berceau de fête[1],
Aujourd’hui, comprimant de cuisantes douleurs,
Tourne vers l’occident des yeux chargés de pleurs.

Ô chute désastreuse et sitôt amenée !
C’était hier encore la pompeuse journée
Où le Grand Chancelier, au fracas du canon,
Aux fastes de l’Empire associait son nom ;

  1. Marie-Louise ayant réclamé, lors de son départ de France, en 1814, le berceau du Roi de Rome, offert par la Ville de Paris, le nouveau gouvernement jugea convenable de le lui faire tenir. Il est aujourd’hui au Musée de Vienne. Exécuté par Thomire et Odiot, il fut facturé 172.031 francs, somme réglée à 152.289 francs. — Catalogue d’autographes Noël Charavay, juin 1896, pièce n° 37867.