Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/371

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où la plus noble des femmes couronnait en présence d’un orphelin, qui fut le Roi de Rome, le front de Napoléon.|90}}
Honneur à celle qui, inaccessible aux passions du présent, a jugé l’ennemi de sa famille comme le jugera la postérité !... Mais comment avez-vous fait pour deviner que je viendrais là ? Après tout, je suis bien simple de m’étonner : ne tenez-vous pas le fil mystérieux qui me conduit ? Je vous sens venir sans vous voir, et vous me devinez quand je souffre... Oh ! dites-le moi, car vous devez le savoir, y aurait-il autre chose à inscrire sur ma tombe que deux dates à côté d’un nom ? Hélas ! quant à mes titres, la fortune, en gravant le second sur le premier, a tellement mêlé les caractères, que l’histoire elle-même les confondra. Rome, Reichstadt, quel contraste ! quelle confusion !... Ayez compassion, mais ne riez pas de mes folies ! Quand j’écris la première lettre de mon duché, je suis toujours tenté d’achever le nom de mon royaume éphémère.
Puissiez-vous trouver quelque chose de généreux jusque dans mes superstitions ! Placé si près d’un astre lumineux, comment me résigner à n’être qu’une tache sur son disque ?


N’est-ce point ainsi que doit penser et écrire un prince français ? Il ne dément point les illusions de ceux qui espèrent en lui. Mais, puisqu’il est mort, on prouve par ces lettres qu’il n’a point démérité de son père ni de sa race. Il est demeuré un Napoléonide fidèle aux testaments de Sainte-Hélène. « L’Autriche n’est que ma nourrice, la France est ma mère. » Et l’Empereur mourant n’a-t-il point écrit :