Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/69

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veines. Voilà tout[1]. » Non, ne voilà pas tout, car il convient d’observer que ces remarques de Prokesch s’appliquent incontestablement au début de ses relations avec le duc. Et, la preuve, Prokesch lui-même la fournit, en rapportant diverses anecdotes, dont une, au moins, démontre que le duc, pour reprendre son expression, était « dans des rapports plus intimes avec le beau sexe ». Mais, dans ces lignes, il y a mieux encore, chose qui seule nous importe : le fait de savoir le duc de Reichstadt sensible à la neuve beauté de cette vie révélée. « Il était sensible à l’esprit et à la beauté des femmes[2]. » Pas plus d’un jour, confesse-t-il à Prokesch. Ce jour suffit. La légende, elle, veut plus et mieux, mais cette légende est contradictoire. Tandis que certains de ces zélateurs veulent le duc captif dans un désert impérial, les autres l’exigent entraîné dans le tourbillon des fêtes et le poussent aux orgies. Les uns et les autres ont leurs raisons et ces raisons tendent au même résultat : à l’assassinat du fils de l’Empereur par l’Autriche. Pour les uns la Sainte-Alliance l’a tué en le privant de tout ce qui pouvait lui donner quelques joies,

  1. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 127.
  2. Henri Welschinger, Le Duc de Reichstadt... ; déjà cit., Le Correspondant, n° 1054, 25 août 1906, p. 682.