Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/91

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nous entrâmes en matière. Il me demanda si, comme il le croyait, j’avais fait les premières campagnes d’Italie. Je lui répondis que oui ; que mes rapports de service et d’amitié avec Napoléon étaient d’une époque encore plus reculée ; qu’ils remontaient au-delà du siège de Toulon ; que ma connaissance de sa personne datait de 1790, époque où il était lieutenant d’artillerie en garnison à Auxonne, et moi occupé à Dijon à achever mon instruction pour entrer dans le corps où il servait, et où était également un proche parent à moi, son ami intime.

Il me fit quelques questions sur ces campagnes si célèbres, et je lui répondis de manière à éveiller sa curiosité. Il me parla de l’Égypte, du 18 brumaire, de la campagne de 1814, etc., et je répondis succinctement à ces divers objets. J’eus bien soin de rejeter promptement mes idées générales sur le caractère et la carrière de Napoléon, qui présentent des changements tellement complets dans sa personne, que l’on peut considérer en lui deux hommes. Son élévation, due sans doute en grande partie à ses talents, mais puissamment favorisée par le temps où il a paru, fut l’expression, sentie par tout le monde, des besoins de la société d’alors. À ce titre, chacun l’aida, le soutint et le favorisa ; tandis que sa chute fut son ouvrage et le résultat de ses efforts