Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/96

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se rendre agréable aux gens auxquels il voulait plaire.

Je continuai à le visiter environ tous les quinze jours, et chaque fois j’étais reçu par lui avec l’expression du plaisir. Quand j’avais fait une absence de Vienne, la conversation roulait sur la politique, sur les nouvelles du jour.

Je n’ai pas omis une seule occasion de lui donner les conseils que je croyais sages et conformes à sa position particulière. Dans une des premières conversations, je lui dis : « Monseigneur, vous voilà livré au monde, libre de vos actions ; croyez à mon tendre attachement pour vous et aux vœux que je fais pour votre gloire et votre bonheur. Mettez-vous en défiance contre les intrigants français qui vont chercher à vous entourer et à s’emparer de vous ; notre pays abonde en ces sortes de gens. Leur influence sur vous, s’ils en acquéraient jamais, vous mènerait à votre perte. Ils vous engageraient dans des combinaisons impuissantes qui vous compromettraient infailliblement. Vous n’avez qu’une ligne à suivre, une conduite à tenir. Grandissez dans l’opinion par votre instruction, par une conduite droite et ferme ; montrez-vous apte à tout, et faites voir que le fils de Napoléon est doué par la nature de hautes facultés et d’un grand caractère. Faites-vous des amis ; vous y réussirez facilement, car l’opinion vous