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Page:Flers - L’Habit vert, 1913.djvu/48

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PARMELINE

Oh ! atroce !… chère Madame… atroce. Je me suis trouvé d’abord dans un wagon encombré. Des âmes épaisses… des visages fermés. J’ai senti que ces gens-là n’aimaient pas ce que je fais… Cette pensée m’a été intolérable… J’ai passé dans un autre compartiment : deux voyageurs seulement ; à côté de moi, un homme jeune, distingué, très bien, enfin un de ces hommes dont on sent qu’ils ont fait leur première communion et qu’ils savent monter à cheval. En face de moi… une dame…

MADAME JEANVRÉ

Jolie ?

PARMELINE

Laide. Ah ! qu’elle était laide cette dame !… elle était laide… si laide que cela me devint une torture. La laideur a toujours été pour moi une injure personnelle. Je me penchai donc vers mon voisin et je lui dis tout bas : « Je ne peux plus, je ne peux plus… cette dame est trop laide. Tirez la sonnette d’alarme !… » « Mais, Monsieur, me répondit-il, on s’expose à une amende de trois cents francs et à un emprisonnement de quinze jours à trois mois. »