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Page:Flers - L’Habit vert, 1913.djvu/49

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« Je le sais, répliquai-je, et c’est pour ça que je ne veux pas la tirer moi-même. » Je regardai de nouveau la dame et je m’aperçus d’une chose prodigieuse ! Sa laideur s’accentuait de station en station. A un instant précis, elle devint tellement affreuse… que soudain je compris…

LA DUCHESSE

Quoi ?…

PARMELINE

Je compris que c’était une fée !

LA DUCHESSE

Oh !… quel grand artiste…

PARMELINE

Oui… Cette idée m’envahit tout entier sous sa forme la plus musicale. Des rythmes s’éveillèrent, des mélodies s’épanouirent et j’entendis distinctement une admirable voix de ténor qui chantait… en moi : « Seul… un baiser lui rendra sa beauté… » Brusquement, je m’approchai d’elle et je posai mes lèvres sur les siennes en lui disant : « Sois belle ! » A ma grande surprise, un torrent d’injures accueillit cette injonction. Le croiriez-vous, ce n’était pas une fée !