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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/37

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fonctions, et je vous en félicite. Cependant, Monsieur, la petite Raton relève de l’intérieur…

— Raton, fit M. le Duc, Raton ! Ce nom est charmant. Que ne me montrez-vous Raton ? Je veux voir Raton !

— Venez donc, Raton, mon enfant ! dit Mme la Duchesse en élevant un peu la voix. M. le Duc désire que vous lui soyez présentée. C’est un bien grand honneur que vous fait M. le Duc !

Raton sortit d’une garde-robe en baissant les yeux. M. le Duc leva les siens. Mme la Duchesse jeta un mantelet sur ses épaules et le ferma sur des seins dont un seul valait le pluriel.

— Faites la révérence à M. le Duc, mon enfant, reprit Mme la Duchesse, et dites-moi, puisque je n’ai pas encore eu le loisir de vous interroger aussi longuement, si Paris vous dédommagera du chagrin que vous éprouvâtes de quitter votre bonne nourrice, si vous pensez vous y plaire un jour, si enfin la compagnie de mes gens ne vous fait pas regretter vos bergers et vos campagnards ? Non, sans doute ? Vous avez déjà quitté leur parler rustique. D’ailleurs, l’avez-vous jamais employé, sinon pour vous réjouir en leur compagnie, les jours de fêtes ? Il n’y paraît guère…

« C’est une enfant, mon bon ami, continua Mme la