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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/38

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Duchesse en s’adressant à M. le Duc et négligeant d’attendre la réponse de Raton, c’est une enfant qui me convient à ravir. Encore ne l’ai-je que d’hier. Le Chevalier n’avait pas exagéré ses mérites ; on ne l’a pas trompé en les lui rapportant. Il savait en quel besoin je me trouvais d’une fille qui ne fût ni sotte, ni laide, ni souillon, ni dévergondée, et vous devez être sensible comme moi au soin qu’il prend de condescendre à…

— On vous demande, Raton, dit à son tour M. le Duc qui redoutait de Mme la Duchesse un cours d’Histoire générale, si vous vous plaisez ici, si vous n’allez pas reparler patois. Votre maîtresse reconnaîtra à cet indice que vous pensez retourner. Dites-nous quelque chose, mon enfant.

— Monsieur le Duc et Madame la Duchesse sont bien bons, balbutia Raton en rougissant et fort embarrassée de sa contenance. J’ai peut-être oublié le patois de Balleroy, mais je ne sais pas encore celui de la Ville comme M. Poitou, qui m’a dit hier que cela viendrait avec le temps et la compagnie. Sauf le respect, il ne m’a paru ni beau ni facile…

— Le patois de la Ville ! Qu’est-ce à dire ? s’écria M. le Duc. Le drôle aura voulu l’étonner avec son narquois !

— Et sans doute la séduire, ajouta Mme la