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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/165

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mon sillon.

de générations. Arrivé sur la plate-forme, je n’aurais pas su trouver un langage assez admiratif pour exprimer ce que je ressentais. Mes yeux dilatés par l’étonnement montaient le long des arêtes hardies, se fixaient sur les faces hideuses des animaux fantastiques qui peuplent les tours et dont la puissante laideur a quelque chose de fascinant. Accroupis dans une effrayante immobilité, contre les balustrades légères, ils ont l’air de regarder, avec mille expressions diverses, la ville géante qui se déploie au dessous d’eux. Ce jour-là, Paris était enveloppé dans la brume comme un enfant gigantesque dans ses langes, et un brouillard plus épais, produit par la fumée et condensé au dessus de ses toits, lui formait une sorte de voile qui dissimulait un peu son immensité.

Le même jour le hasard de ma promenade m’a conduit du côté de Saint-Augustin. C’est une très-grande église du nouveau Paris sur laquelle beaucoup de gens formulent des critiques qui ne t’amuseraient pas. Ce qui t’intéresserait, ce seraient les grands évêques, les prophètes au front pensif ou au regard inspiré qui la décorent extérieurement. L’un d’eux produit entre ses