Aller au contenu

Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

160
mon sillon.

deux colonnes un très-grandiose effet. Je verrai longtemps sa tête chauve sur laquelle il avance un pan de son manteau, les orbites creux de ses yeux, son front bosselé de rides. Il regarde les passants et il y a une pensée de curiosité étrange au fond de son regard. Les autres sondent les grands problèmes ou se perdent dans leurs extases ; lui, voit, étudie les grains de poussière animée qui fourmillent à ses pieds.

De Saint-Augustin veux-tu me suivre à Notre-Dame-de-Lorette, chère sœur ? J’y ai entendu la messe dimanche dernier. Je ne veux pas faire de l’archéologie dans mes lettres, mais comme moi tu n’aimerais pas ce genre d’églises. On a beau couvrir d’or et de peintures un plafond, ce n’est jamais qu’un plafond. Quand mon regard se détache volontairement de la terre, j’aime qu’il s’élève librement, il me faut le ciel ou les voûtes profondes de nos églises gothiques. Ceci n’est pas une question de piété, ma sœur, c’est une simple question de goût.

À Paris, d’ailleurs, les églises et les assemblées des fidèles se ressemblent. Le recueillement plane sur la foule qui s’agenouille sous les grands arceaux des vieux temples. Pauvres et riches sont