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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/172

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mon sillon.

et son imagination marchait. Ce n’était rien moins qu’une rechute, sans doute, c’était la mort, et ce qu’il y avait d’étourdissant, c’est que, par extraordinaire, elle ne déplorait aussi amèrement sa propre perte qu’à cause de son mari. Que deviendrait-il après elle ?

Elle se posait en sanglotant cette question.

Mais voilà que cette tendre inquiétude se termine par une évolution faite pour me regarder en face et elle m’adresse ces mots :

« Oh ! ma chère, que deviendra-t-il ? »

Pense, je ne savais que dire.

« Croiriez-vous, reprend-elle avec larmes, que quand je l’ai épousé il n’avait pas un col bien empesé ? »

Il m’a fallu prendre un air navré.

Pauvre M. Dormans ! Le bonheur pour lui est une question d’empois ! J’avais souvent remarqué sa tenue soignée, je n’ignorais pas qu’il est un des hommes les mieux cravatés de Damper, mais le pauvre homme, paie bien cher cet élégant collier-là.

Je me suis rencontrée plusieurs fois dans cette chambre de malade avec mademoiselle Fanny Bougeauville, que tante Marie qui aime tout le