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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/175

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mon sillon.

As-tu vu M. Brastard ? Je rêve de lui. Dis aux trois charmantes que ta villageoise de sœur serait bien enchantée de faire leur connaissance, et qu’elle se berce de l’idée qu’un jour ou l’autre elles feront une apparition dans le pays natal de leur père.

Je te quitte pour aller coudre. Depuis quelque temps ma plume fait chômer mon aiguille, ce qui déplaît à tante Marie.

Elle t’aime profondément, elle pense à toi toute la journée, mais elle ne comprend guère qu’il soit nécessaire de t’écrire si longuement. Elle a tout à fait la vieille manière d’aimer, un peu concentrée, très-silencieuse. Personnellement j’aime mieux donner plus de vie à mes sentiments, et quand ma plume se pend à mes doigts, elle s’y collerait volontiers. Mais les reprises, mais les chaussettes, mais la vie réelle, pratique ! À l’aiguille donc, à l’aiguille, Dampéroise bavarde, ton frère sait, du reste, que tu l’aimes de tout ton cœur.

Mélite.