Aller au contenu

Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

166
mon sillon.

chère Mélite, je recommence de mémoire mon pèlerinage. Voici, dans la partie Israélite, Rachel, cette puissance dramatique dont la simple tombe est décorée des attributs de la tragédie : la coupe, le poignard, le diadème. Voici David d’Angers, dont une belle couronne de bronze orne seule le sévère monument ; voici madame Cottin, dont les récits romanesques ont charmé nos grands parents ; le maréchal Ney, qui n’a qu’une barrière de fer enguirlandée de lierre, Molière et Lafontaine : un renard distingue la tombe du grand fabuliste. Voici Charles Nodier, Émile Souvestre, Balzac, Casimir Delavigne, Eugène Delacroix, Désaugiers, Pradier, Arago, Élisa Mercœur, Alfred de Musset, dont le saule frêle semble répondre par son faible murmure à l’épitaphe mélancolique du poëte. Quel pêle-mêle de célébrités, quel rendez-vous !

Çà et là s’élèvent de fastueux monuments. On montre celui de la princesse Demidoff, on admire celui du général Gobert, par David d’Angers, un chef-d’œuvre. Un inconnu portant un nom parfaitement obscur s’est fait construire une pyramide monumentale qu’on se figure être