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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/241

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mon sillon.

Il m’a répondu :

— On ne doit pas se laisser tromper. »

J’ai insisté, je lui ai demandé s’il n’éveillerait pas au moins les soupçons du père, qui, une fois à demi prévenu, saurait bien arriver à connaître la vérité.

— Je m’en garderai bien, m’a-t-il dit. Ce jeune homme est agréé, il est d’un caractère audacieux ; il joue, il peut se relever, et, d’ailleurs, ce ne sont pas mes affaires. »

Tu ne peux imaginer, ma chère Mélite, une physionomie plus parfaitement indifférente, plus sèche, plus égoïste que n’était en ce moment celle de cet homme qui se dit l’ami de M. Brastard.

— Se taire serait d’un égoïsme révoltant, ai-je repris.

— C’est de la prudence, m’a-t-il répondu.

— Au moins, me permettez-vous de prévenir M. l’ingénieur du bruit qui court et dont on vient d’affirmer devant vous la vérité ? lui ai-je demandé.

Il m’a regardé, hoché la tête et souri.

— Faites-le si cela vous plaît ; mais je vous en préviens, vous ferez là un métier de dupe, et le moins qui puisse vous arriver, c’est d’être