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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/254

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mon sillon.

aveu pénible, mais nécessaire à son honneur.

Il a souri ironiquement et m’a demandé de ne pas me mêler de ses affaires. Je lui ai développé les raisons qui me forçaient à m’en mêler, je lui ai parlé de la reconnaissance que je dois à M. Brastard, j’ai mis en avant son propre bonheur, je lui ai redit la conversation qui avait en quelque sorte dicté la démarche que je faisais près de lui. Je lui ai répété que me taire me serait impossible, mais que je voulais lui laisser l’honneur d’une sincérité qui lui ferait peut-être beaucoup pardonner.

Il s’est levé et s’est mis à se promener avec agitation en me parlant ou plutôt en se parlant à lui-même.

Il était impossible qu’il perdît de gaieté de cœur sa dernière chance de salut, il avait bâti sur cette dot tout un échafaudage d’opérations qui devaient immanquablement le mener à une très-brillante fortune. Ce mensonge n’était après tout qu’une peccadille bien permise, M. Brastard avait des yeux pour voir et des oreilles pour entendre.

Je sentais l’indignation m’agiter le sang et les nerfs, car parmi tous ces plans, tous ces projets,