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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/260

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mon sillon.

leur sympathie. Comme moi, elles ne peuvent croire que tu restes la dupe de Charles Després, la victime de sa mauvaise foi. Dans tous les cas tu vas demeurer sur la brèche, n’est-ce pas ? Maintenant tu peux attendre. Recommence tes courses si intéressantes dans Paris, étudie, promène-toi, emploie ton temps de manière à te distraire. Dans ce pauvre monde, il faut toujours savoir attendre. Tu as suivi les inspirations de la loyauté, tu n’as aucun reproche à te faire, laisse tomber. J’en ai le pressentiment, il y aura un jour pour la justice.

J’ai dû recevoir hier toute la famille Després qui venait faire visite à madame Anne. Charles a nécessairement gardé un silence prudent envers sa famille qui le croit toujours riche et en train de devenir millionnaire. Ils étaient gais comme des pinsons et la pauvre mère surtout était radieuse. Ils partent tous dans huit jours pour Versailles. M. Ollivier m’a demandé ton adresse. Intérieurement j’étais bien émue en la lui donnant. Ils s’attendent à te voir à cette noce. Dans quelle situation te met ce malheureux Charles ! Ah ! il est cependant bien plus à plaindre que toi, j’aimerais cent fois mieux être à ta place