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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/262

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mon sillon.

rivée des Després et de l’étrange personnage que j’allais avoir à jouer, quand un de mes camarades de bureau est venu me proposer d’aller passer quelques jours dans un petit cottage que ses parents possèdent sur la lisière de la forêt de Fontainebleau. C’était ce qui pouvait m’être proposé de plus agréable. J’ai accepté et me voici depuis plusieurs jours en villégiature. Tourmenté, troublé ainsi que je le suis, je ne jouis guère de mon repos ni des beautés naturelles, Tout mon être est comme blessé, et pour chloroformer la douleur, je n’ai qu’un moyen à employer : la lecture. Je lis beaucoup un genre d’ouvrages qui ne formaient pas d’habitude ma lecture intellectuelle, je lis des romans, et le temps passe. Hier j’avais dans les mains un livre que je ne te permettrais pas, mais qui a des pages vraiment saisissantes.

L’auteur, qui a du génie, peint son âme à deux périodes extrêmes de la vie. C’est un tableau de maître qui m’a fait longtemps rêver. Rien de frais, de délicieux comme la page arrachée à cette adolescence heureuse qui s’éclaire par une piété ardente, toute d’imagination, mais remplie de poésie. Comme contraste arrive la période