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mon sillon.

petite fille blonde et blanche, aux traits gracieux, qui levait avec tant de confiance vers l’étranger de jolis yeux d’un bleu pervenche ressemblait beaucoup plus à la blonde Mélite qu’au brun Olivier.

— Le jeune ménage demeure donc toujours ici ? reprit l’étranger sans répondre à la demande de Suzanne.

— Non, monsieur, mais il n’y a guère que huit jours qu’ils ont délogé. Le docteur Derbal est mort et a laissé à M. Olivier la clientèle et la maison. Il a, Dieu merci, des malades plus qu’il ne peut en soigner ; la maison a été remise à neuf, et c’est même aujourd’hui qu’on pend la crémaillère. Seulement la petite Aline, qui est habituée ici, y reste. Elle est folle de sa grand’mère, ce qui n’est pas étonnant : madame est si bonne !

— Oui, bien bonne, ajouta l’étranger avec un soupir.

Il embrassa longuement Aline, la remit sur ses petites jambes, et se levant :

— Je reviendrai, dit-il ; au revoir, ma bonne.

Et il sortit.

— Cet individu-là n’a pas grand’mine, dit Su-