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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/321

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mon sillon.

ardente monta à ses joues pâles, mais elle lui rendit sans embarras le salut profond qu’il lui adressait, et, s’accoudant sur le bureau, elle expliqua rapidement à Francis ce qu’elle venait lui demander. Le calme de son attitude et de sa physionomie, la clarté de son exposition, les inflexions naturelles de sa voix, tout témoignait que, si elle avait été impressionnée à la vue du jeune homme, son impression avait été des plus fugitives.

Charles la regardait, étrangement surpris. Sa toilette, l’aplomb de ses manières, son langage épuré, ne lui rappelaient en aucune façon l’ancienne Fanny. Malgré ses trente ans passés, elle était encore belle, et d’autant plus belle qu’à la beauté matérielle des lignes s’était ajoutée une beauté d’expression, née du développement tardif de son intelligence, si longtemps enveloppée dans les langes de l’ignorance et de la timidité.

Quand son regard plein d’âme, pénétrant et réfléchi, s’arrêta une seconde fois sur Charles, avec une expression d’indicible et de délicate compassion, il se sentit remué, et il se demanda comment il avait pu ne pas accepter la main de cette femme.