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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/59

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mon sillon.

tesse de ses sentiments. Madame Després, c’était la mère de Charles, elle ne pouvait le mettre en oubli.

Pendant cette visite, à laquelle il était bien naturel que la jeune fille attachât une importance des plus significatives, le nom de Charles ne fut pas même prononcé, ce qui n’empêchait pas que le cœur dilaté de Fanny ne se remplît d’espérance.

Quand au moment de prendre congé d’elle, madame Després lui offrit la main, par un mouvement spontané elle lui tendit son beau front, et si pendant que madame Després y appuyait affectueusement ses lèvres, sa bouche avait laissé passer ce que murmurait son cœur, elle aurait prononcé ces deux mots dont elle n’avait jamais goûté le charme puissant et qui paraissent plus doux encore aux lèvres de l’orphelin : Ma mère !

En quittant Fanny pour retourner chez elle, madame Després trouva la blonde Mélite qui sortait de chez elle.

— C’était précisément toi que j’espérais rencontrer, Mélite, dit la bonne dame. N’es-tu pas allée voir Fanny Bourgeauville ?